Sur
le bord du chemin il tresse l’herbe frêle et repose sa nuque sur un
coussin de feuilles.
Il est bien, il est seul avec les anges, heureux
d’être au monde, solide et bien portant.
La chaleur le berce, les
insectes l’apaisent, il oublie le tourment, il oublie les affaires et
glisse sans attendre dans le lit du grand fleuve.
Ses
yeux sont verts ou bleus cela dépend du ciel, sa voix est de cristal,
sa gorge est une grotte coupée du reste du monde par une longue soif.
Il
cherche et trouve le temps sur le bord du chemin, l’hiver en robe de
neige qui peigne ses frimas, ses longs cheveux de gel, d’ardoise et de
mystère.
Il est jeune et heureux, il frappe de sa langue des mots de
pierre éclose.
Les
arbres lui font hommage, ils se penchent et le frôlent, lui caressent
le visage et lui offrent leur ombre.
Il est enfant du ciel, il est
prince des rêves, il est un envoyé qui recouvre de sa main la tristesse
du monde.
Il est un enfant clair qui de ses doigts d’éther trace sur la
terre une marelle blonde.
Extrait d'un texte publié par Mémoire du silence
Extrait d'un texte publié par Mémoire du silence
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